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Transmettre le droit avec passion : la mission de Ghislain Tabi Tabi

Ghislain Tabi Tabi

Ghislain Tabi Tabi

Quand on commence à parler avec Ghislain Tabi Tabi de son parcours, celui-ci tient d’abord à lister et à remercier ceux et celles qui lui ont permis de cheminer jusque-là. Une leçon d’humilité et de reconnaissance par celui qui se considère comme le premier étudiant de sa classe. Tous les étudiants et étudiantes en droit de la Faculté de l’éducation permanente (FEP) le connaissent : il enseigne le cours incontournable de droit des obligations. Portrait d’un chargé de cours passionné, humble et généreux.

De la diplomatie au droit des obligations

Adolescent, il voulait être diplomate. C’est en 2e année de secondaire que Ghislain Tabi Tabi entend pour la première fois parler de la carrière diplomatique, lors d’une discussion avec ses grands frères. « La diplomatie m’a tout de suite fait rêver. L’idée de représenter mon pays, de négocier des accords, d’établir des relations avec d’autres pays, de travailler avec des organisations internationales... sans oublier l’élégance de la fonction ! J’ai été immédiatement charmé. C’est pour cela que j’ai étudié en droit. C’était une bonne porte d’entrée pour devenir diplomate. » se souvient Ghislain Tabi Tabi.

S’il n’est finalement pas devenu diplomate - au grand bonheur de ses élèves -, il représente pourtant fièrement son pays d’origine, le Cameroun, au travers de ses travaux de recherche en droit des obligations, puisqu’il a publié un Précis camerounais des obligations : Exécution et extinction (La grande école de la Francophonie, 2021), un ouvrage bientôt inscrit au programme de droit de plusieurs universités du Cameroun.

Car en effet, en entamant ses études de droit à l’Université de Yaoundé II, Ghislain Tabi Tabi découvre deux passions : le droit et, un peu plus tard, l’enseignement.

Contrairement à ce qu’il aurait cru, ce ne sont pas les cours de droit public menant à la carrière de diplomate qui lui plaisent, mais ceux de droit privé. Il excelle notamment dans les cours de droit des obligations approfondies. Il obtient ainsi un baccalauréat en droit privé et poursuit au second cycle avec une maîtrise en droit des affaires internationales ainsi qu’un diplôme d’études approfondies en droit des affaires. Peu à peu, lorsqu’il est admis au doctorat, son goût pour le droit lui donne envie de partager sa passion et d’embrasser la carrière familiale : l’enseignement. « L’enseignement, c’est une affaire de famille, chez moi. Ma mère était mon enseignante au primaire. Mon père a enseigné à de nombreuses générations de médecins en tant que chirurgien, mon oncle et ma tante qui sont professeurs d’université, sans oublier mes frères et sœurs. Que ce soit en littérature, en sociologie, en sciences économiques… c’est une passion familiale » partage-t-il avec un sourire.

En 2004, il s’envole pour le Québec afin d’y continuer ses études de droit à l’Université Laval. « J’avais envie d’aventure. Beaucoup d’étudiants et étudiantes du Cameroun vont étudier en Europe. Moi, j’étais très attiré par l’Amérique du Nord. Je voulais découvrir une autre façon d’enseigner et d’étudier, avoir un « autre son de cloche ». Et puis le Canada m’attirait car il offre quelque chose de précieux : le pragmatisme. Le Québec est un espace civiliste plongé dans une mer de Common Law et je voulais partir à sa découverte. » explique-t-il avec beaucoup d’émotion et de reconnaissance. Il poursuit : « Je me souviens de ce dimanche 5 septembre 2004, où je suis arrivé dans ma chambre au Pavillon Parent de l’Université Laval. Je me souviens même de mon numéro de chambre ! Je n’ai pas oublié. Je me suis dit : considère que tu es en mission et la mission a commencé ». La mission sera accomplie avec succès puisqu’en 2011, il soutient sa thèse de doctorat sur le thème des nouveaux instruments de gestion du processus contractuel.

Un enseignant dévoué et très apprécié de ses élèves

C’est ainsi qu’il commence à donner des charges de cours en droit des obligations. Petit à petit, il se fait recommander à l’Université d’Ottawa et à l’Université de Montréal où il devient chargé de cours au certificat en droit, au microprogramme en droit et au programme d’actualisation de formation en droit de la Faculté de l’éducation permanente, ainsi qu’à la Faculté de droit.

« J’ai un bonheur immense à enseigner. On étudie pour combler un besoin. Savoir que je détiens une des clés pour le combler, c’est une lourde responsabilité qui pour moi est très motivante. J’ai beaucoup reçu en termes de formation et j’ai envie de rendre cela » confie l’enseignant très apprécié par ses étudiants et étudiantes, notamment pour la clarté et la somme d’informations qu’il leur partage. « Je mets beaucoup d’éléments d’apprentissage à leur disposition. Le maximum que je peux, en fait. C’est comme si nous signions un contrat de performance. « Chacun doit mouiller le maillot », comme on dit chez moi. Je ne leur partage pas seulement le plan de cours mais aussi le plan de lecture détaillé, semaine après semaine. Je leur donne toujours une série de questions pour leur permettre de s’autoévaluer, ainsi que mes propres notes de cours. Je les rencontre beaucoup aussi, pour répondre à leurs questions. Je leur prends la main et je la lâche progressivement en fin de session (parce que je ne serai pas toujours à côté d’eux! Rires). Comme l’ont fait mes professeurs avec moi ».

Avec le basculement du monde universitaire dans l’enseignement en ligne depuis l’arrivée de la pandémie de Covid-19, il éprouve un réel plaisir à s’adapter aux nouvelles technologies de la communication : « Savoir que je m’adresse à des étudiants et des étudiantes qui m’écoutent à partir des quatre coins de la planète est particulièrement stimulant ».

Sa méthode connaît un fort succès : la réputation du chargé de cours le précède au point que les étudiants et étudiantes se recommandent entre eux ses cours. Ghislain Tabi Tabi est d’ailleurs régulièrement nominé pour des prix reconnaissant ses prestations académiques comme le Prix Citron Meilleur Chargé de Cours de l’année de l’Université de Montréal (2019, 2020) ou le Maillet Chargé de Cours de la Pédagogie de l’Université Laval (2015, 2016 et 2017).

Son meilleur conseil aux étudiants et étudiantes ? Lire et être humble : la clé du succès selon lui. « Je lis beaucoup. Je fais d’ailleurs le résumé de toutes mes lectures, que je donne à mes étudiants et étudiantes » partage-t-il. Généreux, avez-vous dit ?

Quand on l’interroge sur ses projets d’avenir, Ghislain Tabi Tabi avoue être plus intéressé par le présent : « Je vis le présent. Je n’aime pas trop parler de l’avenir parce que celui-ci s’imposera de lui-même. Enseigner est ma passion. Je me concentre donc là-dessus et sur la recherche au travers de mes livres ». Une bonne nouvelle pour ses élèves et pour toute la communauté de droit.

 

Ghislain Tabi Tabi enseigne les cours de Droit des obligations 1Droit des obligations 2 et Droit des obligations 3, tous inclus dans les programmes de la FEP suivants :

Parmi les publications de Ghislain Tabi Tabi :

  • Alain Parent et Ghislain Tabi Tabi, Le droit des obligations contractuelles : arrêts et commentaires, 2e éd., Montréal, La grande école de la francophonie, 2019 ;
  • Ghislain Tabi Tabi, La responsabilité civile : arrêts et commentaires, 1re éd., Montréal, La grande école de la francophonie, 2020;
  • Ghislain Tabi Tabi, Précis camerounais des obligations : Exécution et extinction, Montréal, La grande école de la Francophonie, 2021.
  • Ghislain Tabi Tabi, « Ajustement nécessaire du volontarisme contractuel : du volontarisme au solidarisme ? » (2014) 44 R.D.U.S. 71.
  • Ghislain Tabi Tabi, « La remise en cause contemporaine du volontarisme contractuel », Les cahiers de Droit, vol. 53, n° 3, septembre 2012, p. 577-622.
  • André Bélanger et Ghislain Tabi Tabi, « Vers un repli de l’individualisme contractuel ? L’exemple du cautionnement » Les cahiers de Droit, vol. 47, n° 3, septembre 2006, p.   429-474.